On se voit, on se parle

Le swipe, ce geste qui nous efface

Temps de lecture : 1min 28s

Transcription

Cette fois, on fait un bond dans le passé pour revenir en 2013, aux débuts de Tinder.

Jonathan Badeen, le co-fondateur cherchait depuis des semaines le « petit truc » en plus qui rendrait Tinder unique. Un jour alors qu’il sortait de sa douche, il essuie de la gauche vers la droite le miroir de sa salle de bain rempli de buée et il voit son visage apparaître. Quelques minutes plus tard, la buée réapparut et cette fois-ci, il effectua le mouvement dans l’autre direction et son visage apparut de nouveau.

Le swipe était né.

Quatre milliards, c’est le record de swipes en une journée sur Tinder !

Pour vous donner un ordre d’idée, c’est environ la moitié de la population mondiale.

Un geste aussi insignifiant en apparence cache des conséquences bien plus grandes.

Le geste reproduit un instinct naturel de sélection. Le geste du swipe permet donc à la fois de naviguer et de faire un choix. Cela parle directement à notre cerveau via une décharge de dopamine qui amène insidieusement à l’adopter.

Ce geste devenu inconscient entraîne chez nous une perte d’attention et de concentration, une lassitude de la rencontre qu’on appelle « dating fatigue ».

Ce geste a normalisé la possibilité de juger par « oui » ou « non » au premier regard derrière notre écran, de légitimer le « ghosting ». Parce que l’abondance et la consommation induites par le swipe sont source de « toujours plus ». Dans quelle mesure, cela ne joue-t-il pas un rôle dans l’individualisation de nos comportements en dehors de nos écrans ?

Au-delà de ce que cache le geste, l’addiction pointe le bout de son nez très rapidement. Aujourd’hui, on a même donné un nom à l’addiction en raison du swipe : « Le swipe syndrome ». On peut penser, par exemple, à ce jeune homme anglais qui a dû être interné, car il pouvait swipper plus de 500 personnes par jour de manière compulsive. Le swipe syndrome peut aussi concerner des cas moins extrêmes et touche beaucoup plus de personnes qu’on ne le croit.

Est-ce qu’en effaçant ce qui nous déplaît d’un geste si ancré en nous, on n’effacerait finalement pas un peu de notre humanité à chaque swipe ?

B’hize 

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